Cartables : les enfants en ont plein le dos

A Saint-Martin, comme partout ailleurs en France, les élèves, et particulièrement ceux du secondaire, qui sont alors en plaine croissance, se déplacent fréquemment avec sur le dos près de 10kg de livres et de fournitures scolaires. Cette situation engendre de réels problèmes chez les plus jeunes qui auront, si ce n’est tout de suite, des répercutions sur leur santé d’adultes. «Un sac à dos trop lourd engendre un fléchissement vers l’avant. Le dos s’arrondit, la tête est penchée et le cou étiré» explique un ostéopathe D.O.de Saint-Martin. «Cela provoque des douleurs au cou et aux épaules car les muscles et les ligaments ont du mal à assurer le maintien du corps droit» ajoute-t-il. De plus «les épaules ne sont pas faites pour porter quoique ce soit. Quand un poids y est déposé, les articulations et les muscles se serrent, ce qui occasionne des douleurs» dit-il. De même : «une pression est exercée sur les hanches car l’enfant se penche pour compenser le poids du sac» affirme le professionnel. Les genoux en font aussi les frais en raison d’un «changement dans la posture et dans la démarche de l’enfant.» Cette situation au moment de la croissance peut engendrer selon le spécialiste une «épiphysite vertébrale ou maladie de Scheuermann». Elle apparaît au moment de la puberté, c’est-à-dire au moment de la croissance rapide du rachis. Elle se caractérise par des lésions dégénératives des zones de croissance des plateaux vertébraux. Les solutions Afin de minimiser les risques pour la santé des enfants, le sac à dos en lui même doit être fait d’un matériau léger. «Il doit être porté près du corps. L’espace entre le dos et le sac doit être le moins grand possible» explique le médecin. De même : «le sac doit toujours être porté sur deux épaules afin de ne pas mettre trop de pression sur la colonne vertébrale.» Aussi «attacher une sangle autour de la taille pour aider à la répartition du poids est très utile.» D’ailleurs, selon les spécialistes, le poids du sac à dos doit représenter au maximum 10 à 15% du poids de l’enfant. «Nous préconisons d’équiper tous les sacs de roulettes» indique l’ostéopathe. «Il faut aussi que les enfants fassent plus de sport et particulièrement de la natation, que nous avons la chance de pouvoir pratiquer toute l’année ici» conclut-il. Aux Etats-Unis, une autre solution est proposée aux élèves : la présence de casiers individuels dans tous les établissements. Les jeunes peuvent alors laisser leurs livres à l’école et n’en transporter que le minimum, pour aller faire leurs devoirs en étude ou à la maison, voire même en changer pendant l’intercours. Pourtant en France, cette solution n’est pas du tout répandue. A Saint-Martin, personne ne dispose de casiers, à l’exception des élèves du lycée professionnel. Le manque de place et l’ancienneté des bâtiments en sont les raisons principales. Mais à l’heure où se construit la cité scolaire de La Savane, cela ne pourrait-il pas être envisagé dans le nouvel établissement afin de préserver la santé de nos enfants ? LANNIG STERVINOU