Envoi de colis : une proposition de loi pour avoir les mêmes prix qu’en métropole

economie Envoi de colis : une proposition de loi pour avoir les mêmes prix qu’en métropole

Par Agathe Mathieu 17 mai 2019 à 16h51

Envoyer un colis depuis ou à destination des Outre-mer coûte bien plus cher que dans l’Hexagone. Le député LFI de la Réunion Jean-Hugues Ratenon, auteur d’une proposition de loi pour supprimer cette différence, dénonce «une discrimination».

Le député LFI de la Réunion Jean-Hugues Ratenon déposait début mai une proposition de loi pour supprimer la différence de tarifs du service public postal entre l’Outre-mer et la métropole. Le texte, signé par 37 députés de tous les groupes politiques, fait le constat que les colis de plus de 100 grammes en provenance ou à destination des Outre-mer «connaissent des tarifs très éloignés de ceux envoyés sur le territoire hexagonal». Pour les députés, c’est «une entorse à l'universalité du service postal».

Un colis de 2 kg coûterait 8,80 euros en étant envoyé de métropole, contre 19,50 euros s’il part ou vient de la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion ou Mayotte. Encore plus cher pour la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna ou la Polynésie : 30,10 euros. La différence serait encore plus importante pour les colis de 10 kilos. «Il n'est pas normal que nous payons plus cher», a déclaré Jean-Hugues Ratenon. «C'est un grand combat pour l'accès à l'égalité de traitement», faisant remarquer que les prix sont les plus élevés «là où la vie est plus chère».

«La directive postale européenne interdit ce genre de pratique», a souligné le secrétaire général du syndicat Sud-PTT, Nicolas Galépidès, qui envisage des actions sur le terrain et auprès des députés. «Considérant les bénéfices engrangés chaque année par le groupe La Poste (798 millions d'euros en 2018) et la part marginale des bénéfices provenant de la différence de prix pour les envois postaux depuis ou vers les territoires (ultramarins), nous ne pouvons considérer que l'alignement desdits prix sur ceux pratiqués sur le territoire hexagonal puisse constituer une perte mettant en danger la viabilité de l'entreprise ou une entrave majeure à la libre-concurrence», explique l'exposé des motifs de la proposition de loi. La proposition de loi a été renvoyée devant la Commission des affaires économiques pour examen.