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Pontes de tortues marines : bilan à la mi-saison

Par Agathe Mathieu      29 août 2019 à 15h29
Si la saison des pontes est pour le moment assez calme, le mois d’août correspond, comme toujours, au pic du nombre de traces observées sur les plages. Point d’étape avec Aude Berger, chargée du suivi des pontes de la Réserve naturelle.
Chaque année, trois types de tortues marines viennent pondre sur les plages de Saint-Martin de mars à novembre : la tortue luth, la tortue verte et la tortue imbriquée. Pour suivre et recenser ces activités de ponte, la Réserve naturelle cordonne depuis 2009 un réseau local de bénévoles. L’objectif : dresser un état des lieux des pontes et des espèces présentes à Saint-Martin. Depuis le mois de mars, une petite vingtaine de bénévoles sillonne les plages de l’île à la recherche de traces pouvant indiquer une ponte.

Si les chiffres ne peuvent être analysés avant la fin de la saison, Aude Berger, en charge du suivi des pontes à la Réserve naturelle, parle d’une saison « normale à calme » pour le moment, et d’« un mois d’août bien actif avec un pic de tortues vertes, notamment aux Terres Basses », l’un de sites majeurs de ponte à Saint-Martin. Une petite dizaine de montées (sur les plages) de tortues luth, la plus rare à Saint-Martin, ont par ailleurs été relevées depuis le début de la saison.

Mais Aude Berger note qu’ « il y a des montées mais pas toujours de pontes ». En cause, « beaucoup de dérangement, peut-être la lumière, le bruit… certaines se cognent aussi sur les murs des maisons ». Peu de signes d’émergence (sortie du nid, rarement observable car ayant souvent lieu la nuit), ont été recensés depuis le début de la saison, hormis des petits qui ont été retrouvés morts à la surface : « ceux qui sont au fond du nid, donc les derniers, sont plus faibles et ne survivent pas toujours », explique Aude Berger.

Des menaces humaines


Sans compter le dérangement humain lors des pontes, la menace qui pèse sur la survie des tortues vient principalement des collisions avec des engins motorisés. Sur les 6 échouages relevés depuis le début de la saison, « principalement sur le front de mer de Marigot et à Cul de Sac », deux au moins seraient dus à des collisions. Les coupes nettes sur les carapaces des tortues, provoquées par les hélices et les coques des bateaux et des jet-ski, ne laissent en général aucun doute sur la cause de la mort. Pour Aude Berger, la seule solution réside dans le respect de la loi : « les tortues vertes et imbriquées sont des tortues côtières qui vivent à 300 mètres des côtes où la vitesse est normalement limitée à 5 noeuds. Si on respecte cette vitesse, on doit pouvoir éviter les collisions avec les tortues ».

Les tortues marines sont également de plus en plus touchées par la fibropapillomatose, un virus de type herpès qui se caractérise par des masses cutanées pouvant, selon leur localisation et leur ampleur, provoquer la mort. Si les causes de cette maladie sont encore inconnues, « plusieurs études montrent une corrélation entre les activités humaines, le rejet d’eau usées, le stress dû au dérangement, et le développement de cette maladie », nous explique Aude Berger.

Pour suivre l’activité des tortues, les bénévoles sont essentiels, rappelle Aude, qui souhaite féliciter la vingtaine de personnes « ultra volontaires » qui prennent de leur temps pour assurer ce suivi. Mais certaines plages manquent de bénévoles. C’est le cas de Petites Cayes et Grandes Cayes, où « il se passe pourtant des choses », et le Galion et la Baie Orientale touchées par la problématique des sargasses qui mérite qu’on s’y intéresse. « Les tortues n’ont pas de mal à se hisser sur la côte érodée, ce sont vraiment des guerrières, mais les petits restent parfois coincés dans les sargasses », précise Aude Berger.

Reliée au réseau tortues marines de Guadeloupe coordonné par l’Office national des forêts de Guadeloupe, la Réserve naturelle de Saint-Martin a été choisie pour assurer une formation d’animation sur le thème des tortues marines. Les 20 et 21 juillet derniers, Aude Berger s’est donc rendue en Guadeloupe pour former les bénévoles du réseau à l’animation pour le grand public, les scolaires, les stands et l’encadrement du public sur les plages. Par ailleurs, l’une des missions de la Réserve naturelle étant la sensibilisation et la pédagogie, l’organisme intervient gratuitement en milieu scolaire pour éduquer à l’environnement, les tortues marines et le développement durable. Aude Berger souhaite donc rappeler aux enseignants et aux directions des établissements scolaires que les membres de la Réserve peuvent « les accompagner dans la réalisation de leurs projets pédagogiques, en classe ou sur le terrain, sur l’année ou de façon ponctuelle ».

Témoignage


« Je suis arrivée sur l’île en décembre et j’avais contacté la Réserve avant pour savoir s’ils recherchaient des bénévoles dans différents domaines. J’ai appris à connaître le réseau tortues grâce aux différentes réunions organisées par la Réserve. Ça fait grandement partie de l’île et je trouve ça intéressant de pouvoir travailler là-dessus. Je me rends sur la plage de Grandes Cayes une à deux fois par semaine. Malheureusement en ce moment je n’ai plus de véhicule donc je ne peux plus y aller alors que c’est le moment où ça devrait commencer à bouger… A la base je n’y allais que pour voir les traces de tortues, petit à petit j’ai appris à reconnaître des petites choses au niveau des plages. Comme au début je ne voyais pas grand chose j’en ai profité pour faire le ramassage des déchets. Petit à petit on a vu les plages changer, au niveau des sargasses, du nettoyage des plages… il y a plein de choses qui se passent. Chaque semaine réserve une surprise. Aude est très disponible pour répondre à toutes nos questions et nous apprendre plein de choses même sur d’autres sujets que les tortues. »
Marion, bénévole du réseau tortues

Devenir bénévole


Rejoindre le réseau de bénévoles de la Réserve naturelle implique de se rendre sur l’une des plages identifiées et de noter toute observation de traces ou de nid, dans l’idéal une fois par semaine mais adaptable selon les disponibilités de chacun. Un rapport avec des photos doit ensuite être envoyé par mail au coordinateur en estimant la fraîcheur de la trace, l'espèce concernée et la réussite d’une éventuelle ponte. La Réserve naturelle invite toutes les personnes intéressées à la contacter (par mail à science@rnsm.org ou par téléphone au 0690 34 77 10). Un planning est établi en fonction des disponibilités des volontaires afin que chaque plage soit visitée au minimum deux fois par semaine.


Prévention et sensibilisation


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