Arrêté car il entre par effraction… chez lui

justice Arrêté car il entre par effraction… chez lui

Par Lannig STERVINOU 15 janvier 2017 à 12h05

Alertés par des bruits suspects, les voisins de M.D. appellent les gendarmes car le jeune homme tente d’entrer chez lui, alors qu’il a oublié ses clefs. Il est interpellé en raison de sa réaction violente et outrageuse.

M.D., cuisinier originaire de La Rochelle, âgé de 27 ans n’a pas de chance. Le 13 novembre dernier, il sort et la soirée est arrosée. «J’avais passé une sale fin de soirée», dit-il pour se justifier. Il rentre chez lui «en taxi», tient-il à préciser, dans un état d’ébriété avancé. Devant sa porte, il se rend compte qu’il a oublié ses clefs. Son colocataire étant absent, il tente d’entrer par effraction dans son propre domicile. Attirés par des bruits suspects, les voisins, pensant qu’il s’agit d’un cambriolage appellent les gendarmes. Lorsque les militaires arrivent, ils trouvent le jeune homme dans un état second avec des éclats de verre pas loin de lui. Il ne peut pas justifier de son identité. Les gendarmes décident de l’interpeller. Et là, M.D. explose et les traite de tous les noms possibles et imaginables. Des insultes que le juge Gérard Egron-Reverseau ne manque pas de citer unes à unes à la barre du tribunal. Parmi elles : «Pédé ! Va niquer ta race ! Je t’encule ! Va baiser ta sœur ! Va niquer ta mère !» etc.

«J’ai réagi violemment»
Evidemment les militaires le maîtrisent, lui passent les menottes aux poignets, et le conduisent à la gendarmerie où il est placé en garde à vue. «Quand ils sont arrivés, je n’ai pas compris que c’était pour moi. J’ai réagi violemment», admet-il devant le tribunal. «Ils ont été assez violents. Mais bon, ils ne faisaient que leur travail», se repent-il. Le vice-procureur explique que dans un premier temps, il lui avait été proposé un «rappel à la loi». Mais le lendemain matin, au vu du casier judiciaire du jeune homme, très fourni, en raison d’une adolescence turbulente, le vice-procureur décide de le faire comparaître devant le tribunal. Il est sous le coup d’une condamnation récente à trois mois de prison ferme. Fait notable, car pas dans les habitudes du Parquet, Yves Paillard est plutôt compatissant. «Il est dans une vraie démarche d’insertion. Il n’a pas eu de chance. Je pense que ses regrets sont sincères», dit-il. Il précise aussi que maintenant, sur ordre de la hiérarchie, les gendarmes ne laissent plus rien passer. «On les incite à se constituer partie civile à chaque outrage», assure-t-il. Les quatre gendarmes insultés demandent 200 € chacun en réparation des dommages et intérêts. «Je m’excuse auprès des gendarmes, j’avais passé une sale fin de soirée», dit-il en conclusion. Il est reconnu coupable d’outrage à agents dans l’exercice de leur fonction et est condamné à 15 jours de prison avec placement sous surveillance électronique (PSE) et doit payer à la partie civile 150 € de dommages et intérêts par gendarme.