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Gendarmes « caillassés » : le troisième frère a été relaxé

Par Agathe Mathieu      19 novembre 2020 à 08h13
Trois frères étaient convoqués devant la justice le 22 octobre dernier pour avoir jeté des pierres sur des gendarmes alors que ceux-ci effectuaient un contrôle routier à Sandy Ground. Après la décision du tribunal de condamner deux des frères à 12 mois de prison, le troisième frère vient d’être jugé et a été relaxé, «au bénéfice du doute».
Jeremy, Carlic et Thierry W. étaient accusés d’avoir participé le 11 octobre dernier à une véritable échauffourée à l’encontre des forces de l’ordre, alors que les militaires de la gendarmerie effectuaient un contrôle routier dans le quartier de Sandy Ground. Présentés devant la justice dix jours plus tard pour répondre de leurs actes, les trois frères ont nié avoir participé au « caillassage » des gendarmes. Si deux d’entre eux ont avoué être présents ce jour-là, le troisième, J.W., a estimé en garde à vue que les gendarmes avaient fait une erreur lors du tapissage photo. «Je suis victime par rapport à ma dernière condamnation, cela m’a donné une mauvaise image (J.W a déjà été condamné en septembre dernier pour avoir jeté une pierre sur la voiture d’une femme qui l’avait éclaboussé en passant dans une flaque d’eau à Sandy Ground. Il avait écopé d’une peine de 4 mois de prison avec sursis-NDLR). Je n’étais pas là, je n’ai rien fait. Nous, on n'a pas grandi avec un papa, on veut être là pour nos enfants», s’était-il insurgé avant de demander un délai, octroyé de droit, pour préparer sa défense.

Placé sous contrôle judiciaire, J.W. a été donc présenté devant le Tribunal en comparution immédiate mercredi 18 novembre. A la barre, il a réitéré son alibi, à savoir qu’il n’était pas présent sur les lieux lors du caillassage. Mais, alors qu’il avait expliqué aux gendarmes lors de sa garde à vue qu’il était à Maho ce jour-là pour un projet de street-art dont il s’occupe pour son association, il a cette fois-ci indiqué qu’il était en fait dans les locaux de l’association à Sandy Ground. «Une erreur», un oubli, qu’il explique par le fait qu’il avait passé la semaine précédente à Maho, en compagnie du street-artist. «Je n’avais que ça en tête, surtout depuis ma dernière condamnation, donc je me suis trompé quand on m’a demandé deux semaines plus tard ce que je faisais ce jour-là».

Des captures d’écran de l’activité de l’ordinateur utilisé dans les locaux de l’association ont été présentées au Tribunal, ainsi qu’une attestation de sa compagne, présidente de l’association. Des preuves insuffisantes pour le vice-procureur qui a estimé notamment que l’on ne pouvait «pas déterminer qui utilise l’ordinateur» et pour qui le changement soudain d’alibi ne tient pas debout. Le prévenu étant en état de récidive légale, le vice-procureur a requis à son encontre 12 mois d’emprisonnement, ainsi qu’une amende de 1 000 euros et une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. Les gendarmes se sont constitués partie civile et réclament 600€ chacun ainsi que 600€ pour leurs frais d’avocat.

Pour l’avocate de J.W., qui s’est appuyée sur les éléments écrits de l’enquête, les identifications des gendarmes grâce au tapissage photo «ne sont pas claires» concernant son client. Elle a demandé la relaxe du prévenu, insistant sur le fait que les preuves étaient insuffisantes pour le condamner et que «le doute profite à l’accusé». Après avoir écouté l’accusé, qui a expliqué avoir «autre chose à faire que jeter des pierres sur les gendarmes» alors qu’il essaie de changer de vie depuis 10 ans après un lourd passé, le Tribunal a finalement décidé de le relaxer, «au bénéfice du doute».

Le rappel des faits


Ce jour-là, «une patrouille de gendarmes procède au contrôle d’une conductrice d’un deux-roues dans le quartier de Sandy Ground. La jeune fille est sur une motocross non homologuée pour la route et sans casque», relate le Tribunal. Il poursuit en ces termes : «lors du contrôle, ils sont rapidement abordés par une dizaine de motos et commencent à essuyer des jets de pierres. La jeune fille (originaire de Saint-Barthélemy-NDLR) se débat et parvient à s’enfuir une menotte au poignet. Les gendarmes en infériorité numérique s’en vont, quittent difficilement les lieux et leur véhicule de service est endommagé par les jets de pierre».
Trois gendarmes déposent plainte. Au cours de l’enquête, la conductrice du deux-roues est rapidement identifiée grâce aux réseaux sociaux puis c’est un tapissage photo qui permet aux gendarmes d’identifier trois des personnes prétendument impliquées. Le 21 octobre, trois frères sont alors placés en garde-à-vue. Deux d’entre eux ont écopé d’une peine de 12 mois d’emprisonnement et d’une amende de 1 000 euros. Le tribunal a en outre prononcé une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. L’un deux a fait appel de la décision.

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