Il jette une pierre sur une voiture qui l a éclaboussé en passant dans une flaque

justice Il jette une pierre sur une voiture qui l a éclaboussé en passant dans une flaque

Par Agathe Mathieu 10 septembre 2020 à 11h34

L'homme était jugé ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Marigot.

Jérémy W., 30 ans, était jugé ce jeudi devant le tribunal de Marigot pour violences commises dans le quartier de Sandy Ground, conduite sans assurance et sans permis, et détention de cannabis.

Le quartier de Sandy Ground n’a pas fini de faire parler de lui. Si c’est parfois pour ses projets en faveur de la jeunesse, c’est aussi pour ses faits-divers. Une conductrice en a fait les frais le 29 juin dernier alors qu’elle traversait le quartier en voiture. Elle a senti quelqu’un taper puis jeter une pierre sur sa vitre passager. En explosant, la vitre l’a couverte de débris de verre. Grâce à son dépôt de plainte, les gendarmes ont pu identifier l’auteur des faits, J.W., figure du Sandy Ground puisque fondateur d’une association connue et reconnue qui acte en faveur des jeunes du quartier.

Entendu à la gendarmerie, ce dernier a expliqué que la conductrice avait roulé dans une flaque d’eau, l’arrosant ainsi qu’une vieille dame qui était présente sur le trottoir. «Elle ne s’est pas arrêtée pour s’excuser. Pour les gens des autres quartiers, à Sandy Ground on n’est pas des humains, on est des animaux», estime-t-il à la barre du tribunal, où il était jugé jeudi 10 septembre pour violences et dégradation. «C’était juste une matinée de trop», a t-il déclaré pour expliquer son geste d'humeur. L’homme, qui s’est présenté à la gendarmerie avec un scooter non assuré, sans permis et avec du cannabis dans ses poches, était également jugé pour ces motifs.

« C’est de la bêtise »

La victime n’était pas présente jeudi pour expliquer sa version des faits, mais pour le Tribunal, «quand on est conducteur à Saint-Martin, on ne peut pas toujours éviter les trous et les flaques au risque de se déporter et de tuer quelqu’un. On connaît l’état des routes, ça ne sera pas la dernière fois que quelqu’un se fera arroser».

La dernière condamnation du prévenu, qui semblait désormais avoir décidé de se battre pour son quartier et non contre les autres, date de 2012. Ces nouvelles violences, «c’est de la bêtise», estime le Tribunal. «Et ça ne va pas contribuer à la bonne réputation du quartier». Rejoignant le Tribunal sur ce point, le vice-procureur a requis contre J.W. 10 mois de prison avec sursis, une interdiction de conduire un véhicule pendant 6 mois, 150€ d’amende pour la dégradation de la vitre, 300€ pour le défaut d’assurance, un stage de sensibilisation à la sécurité routière et la confiscation des scellés (scooter et clé). Le Tribunal a finalement condamné J.W. à 4 mois de prison avec sursis, une amende de 300€ avec sursis, une amende de 150€, et a ordonné la confiscation des scellés pour destruction. Concernant le dédommagement de la victime, l’affaire a été renvoyée sur intérêts civils au 24 novembre prochain.