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JUSTICE. « Je devais tenir ma mâchoire… elle tombait »

Par Grégory Rohard      20 avril 2021 à 14h34
C’est en prison que J.C fêtera sa 32ème année le mois prochain. Il a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés le 14 avril dernier devant le Tribunal de Proximité de Saint-Martin où il était jugé pour avoir violemment frappé son ex-compagne.
Le 14 avril dernier, un homme de 31 ans était entendu au Tribunal de proximité de Saint-Martin sous le régime de la comparution immédiate. Il était accusé d’avoir brisé en deux la mâchoire de son ex-compagne à la suite d’une querelle de clocher. Admise à l’hôpital immédiatement après les faits, la victime a été évacuée vers la Guadeloupe afin de subir une opération chirurgicale. Elle présentait une double fracture de la mâchoire. « Je saignais de la bouche… je n’arrivais plus à parler. Je devais tenir ma mâchoire car elle tombait », relatait la victime à la barre, meurtrie mais courageuse. Les faits se sont déroulés dans le quartier de Sandy Ground à l’occasion d’une fête qui aurait duré toute la journée. La victime relate les faits.

« Il voulait que je me taise »


Le 05 avril dernier, une fête bat son plein dans le quartier de Sandy Ground. La victime explique qu’elle passe une bonne partie de sa journée avec J.C. avec qui elle entretient des relations amoureuses ou sexuelles épisodiques. Ensemble, ils s’enivrent, fument devant un bar. Fatiguée, la victime quitte la fête et part se reposer à la plage, puis chez elle, avant de revenir « vers 19h-20h » sur le lieu des festivités. Elle explique alors que JC est désormais en charmante compagnie. « Une fille de la partie hollandaise », dira-t-elle. Selon ses déclarations, il serait avec cette demoiselle uniquement dans le but que cette dernière lui finance l’assurance de sa moto. « Je suis une femme, j’ai des sentiments », relate la victime qui, par jalousie ou probité, entreprend de révéler la vérité à la femme qui accompagne JC. « Quand j’ai commencé à dire la vérité, il m’a dit de fermer ma bouche ». Une dispute éclate alors et JC s’en serait pris violemment à elle. « Il m’a mis un coup de poing au visage mais cela n’a pas suffit à me faire taire », explique-t-elle. J.C aurait alors sorti « un glock » (un pistolet-NDLR) qu’il portait à la ceinture et lui aurait asséné trois coups de crosse directement sur le visage, mettant fin à la scène qu’elle s’apprêtait à lui faire. « Je suis tombée. J’ai senti que ma mâchoire avait basculé ». Blessée, la victime est emmenée à son domicile. Incapable de parler, la bouche en sang, elle est immédiatement conduite au centre hospitalier Louis-Constant Fleming.

« Elle dit des trucs pour me faire tomber »


La version avancée par JC, si elle est bien différente, ne change rien aux faits de violences qui lui sont reprochés, au traumatisme vécu par la victime, aux plaques et aux vis qui maintiennent désormais quelques os de son visage. Dès lors, il semble bien futile de l’évoquer. Mentionnons juste que, selon lui, son ex-compagne raconterait des balivernes par jalousie et dans le but de le faire tomber. Ce jour-là, comme dans nombre d’affaires de violences conjugales évoquées et entendues au Tribunal, c’est la victime qui aurait suscité la colère du prévenu. Car pour JC, il s’agit bien de cela. « Elle criait et m’a attrapé par le tee-shirt… je n’avais pas d’arme ce soir-là… je lui ai mis un seul coup de poing. Je l’ai boxée… c’était juste un réflexe… elle est responsable de ma réaction ». Le genre de propos qui fait bondir un avocat de la défense et froncer les sourcils des juges. « Ce soir-là, vous-dîtes ? », interroge un magistrat qui présume qu’éventuellement, les autres soirs de la semaine, JC se balade un « glock » à la ceinture. « Je n’ai pas d’armes du tout », précise alors le prévenu qui ne semble pas être étouffé par les regrets. Un magistrat tente pourtant de l’orienter dans la bonne direction en lui demandant ce qu’il pense de cette histoire, des violences que la victime a subies. « Je m’excuse beaucoup. J’aimerais que vous ne me regardiez pas comme un mauvais garçon… Je ne veux pas être incarcéré pour de petits faits ». « De petits faits ? » note le magistrat qui lui intime de recommencer, d’essayer encore, de faire preuve de repentance.

Un casier qui fait tâche


JC affiche un solide casier judiciaire et les délits pour lesquels il a été jugé par le passé et qui lui ont valu quelques mois d’enfermement font écho avec le dossier du jour. Dans deux d’entre eux, une arme est mentionnée. « Vous avez déjà été averti, jugé et condamné », tonne le Parquet qui a requis une peine de 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois assortis d’un sursis à l’encontre du prévenu, rappelant d’une part les « faits d’une extrême violence » qu’il a commis et d’autre part son passé judiciaire. Reconnu coupable par le Tribunal JC a été condamné à une peine de 24 mois de prison ferme dont 6 mois assortis d’un sursis probatoire. En outre, le Tribunal a prononcé à son encontre une obligation de soin en lien avec ses addictions aux stupéfiants, une obligation de travailler et d’indemniser la victime. Il lui est également notifié une interdiction de détenir une arme soumise à autorisation pendant une durée de 5 ans. « Vous allez prendre l’avion aujourd’hui et partir en Guadeloupe », précise un magistrat.

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