Les magistrats de Guadeloupe et de Saint-Martin condamnent l’action du ministre de la justice

justice Les magistrats de Guadeloupe et de Saint-Martin condamnent l’action du ministre de la justice

Par La Redaction 02 octobre 2020 à 15h01

En soutient du mouvement national, une motion a été votée en assemblée générale extraordinaire des magistrats du Tribunal Judiciaire de Basse-Terre, face « à la mise à mal des principes de séparations des pouvoirs, et d'indépendance de la justice par l'actuel Garde des Sceaux ».

Le divorce semble consommé entre le garde des sceaux et les magistrats. Après le retrait du procureur de la République de Basse Terre à la nomination d’Eric Dupond-Moretti au ministère de la justice, c’est aujourd’hui une mention qui est votée par les magistrats. Ils dénoncent « une logique d'opposition aggravée entre les différentes compositions de l'autorité judiciaire, notamment entre magistrats et avocats, à rebours de la réalité quotidienne vécue dans les juridictions, qui ne peut être que préjudiciable au travail accompli chaque jour au service ». L’origine de cette motion provient de la saisie de l’inspection générale de la Justice par Eric Dupond-Moretti. Soit une enquête administrative contre trois magistrats du parquet national financier qui avaient travaillé sur Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog, en marge de l'affaire de corruption qui sera jugée en fin d’année.

Les magistrats en appellent au Président de la République

Le garde des seaux a également froissé les magistrats en jugeant leur mode de fonctionnement de « corporatisme » ou en mettant en exergue des « dérives d'une culture de l'entre-soi ».
En réponse, les magistrats de Basse-Terre et de Saint-Martin se défendent sur l’accusation de corporatisme : « 51% des magistrats en activité ont été recrutés en raison de leurs expériences professionnelles en dehors de la magistrature et hors concours étudiants ».
Les magistrats demandent au final au président de la République d’agir en responsabilité en tant que garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire.