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justice
Violences conjugales : 8 mois de prison avec sursis

Par Grégory Rohard      09 février 2021 à 08h06
Le 03 février dernier, un homme de 36 ans était entendu sous le régime de la comparution immédiate par le tribunal de proximité de Saint-Martin pour des faits de violences conjugales. Il a été reconnu coupable et a écopé d’une peine de 8 mois de prison avec sursis. «Je l’aimais énormément», s’est-il défendu.
C’est bien connu, les histoires d’amour finissent mal. Mais l’affaire auditionnée le mardi 03 février dernier au tribunal de proximité de Saint-Martin n’avait rien de sentimentale. J.A, 36 ans, au physique sportif et aux cheveux gominés, était entendu pour des faits de violences conjugales commis en février 2019 et plus récemment en janvier de cette année. Jusqu’alors inconnu des services de police, l’homme se serait livré à un véritable déchainement de violence suite à des divergences d’opinions. «Un sujet sur lequel nous n’étions pas d’accord», concédera-t-il à la barre. La victime, elle, s’en est sortie avec quelques contusions, une fracture du cartilage costal et la peur de sa vie. Elle n’était pas présente le jour de l’audience.

Rappel des faits


Nous sommes en février 2019, le 23 plus précisément. «Le jour de naissance de la victime», rappellera l’avocat de la partie civile Me Davy Barreiro dans sa plaidoirie. Ce soir là, le couple qui vit à Saint-Barthélemy revient d’une soirée arrosée, et une dispute éclate. C’est dans ce contexte de discorde et d’alcool que J.A se serait emparé d’un couteau et aurait menacé celle avec qui il partage sa vie. Le rapport d’audition mentionne que le prévenu aurait poussé la victime au sol et lui aurait jeté une bouteille d’eau de toutes ses forces dans les côtes, entraînant une fracture du cartilage. Ivre de rage, il l’aurait ensuite rouée de coups de pieds avant de la frapper violement au visage avec un coussin et de lui arracher son téléphone portable alors qu’elle tentait de joindre un ami. «Je n’avais aucune intention de lui faire du mal», tente le prévenu à la barre. «Ce soir-là je suis resté en retrait… pour ne pas rentrer dans la provocation», car c’est elle qui le provoque, plaide-t-il devant des magistrats incrédules. Pour ces faits cependant, aucune plainte n’a été déposée mais les explications du prévenu et son attitude à la barre interpellent déjà l’auditoire.

Les coups de trop


Plus récemment, le 30 janvier dernier, bien que J.A et la victime sont séparés depuis quelques semaines, ils continuent à échanger des messages. L’homme cherche à renouer le dialogue, demande à celle qu’il dit aimer encore de lui accorder du temps pour discuter, en vain. Il se rend alors chez elle. Il est aux alentours de minuit et bien que la maison soit fermée, elle ne résiste pas à la volonté du prévenu. J.A soulève un volet roulant et s’introduit dans la maison. La victime est couchée dans son lit. «Je souhaitais juste la voir… je l’aimais de tout mon cœur… Elle était hystérique, je voulais juste la canaliser… je ne voulais pas lui faire de mal», explique J.A. Dans la chambre et selon la victime, les choses se sont passées bien différemment. «J’étais terrorisée», relatera-t-elle aux gendarmes. «J’étais dans mon lit, il est arrivé sur moi et m’a arraché le téléphone des mains. Il m’a bloquée avec son coude contre ma gorge. Il m’a tapée fort avec sa main à plat… je me suis vue mourir». A la lecture de l’audition faite par le Tribunal, J.A se défend. «Oui ça s’est passé comme ça mais il n’y avait aucun cas d’agression envers elle», tentera-t-il encore une fois d’expliquer. Mais les photos parlent d’elles mêmes, explique le Tribunal et le certificat médical établi par un médecin vient corroborer la version de la victime. «Etat de choc émotionnel post-traumatique, douleur région thyroïde, contusions multiples, hématomes fesse gauche». Des violences ayant entraîné 8 jours d’incapacité totale de travail.

Un complexe d’infériorité et une jalousie maladive


Au cours de l’audience, le Parquet s’est intéressé à la personnalité de J.A et plus particulièrement aux raisons pour lesquelles le couple s’est séparé. «C’était une énième séparation», relate le prévenu. «Je voulais évoluer professionnellement… elle avait un salaire supérieur au mien… Elle me maternait… faisait tout pour moi. Je me suis senti inutile mais je l’avais dans la peau», expliquera-t-il encore. L’avocat de la victime Me Davy Barreiro s’est dit «envahi par un profond sentiment de désarroi». «Monsieur entend aimer par les coups mais aimer ce n’est pas ça». Pour ce dernier, le prévenu inverse les rôles et voudrait se faire passer pour la victime dans ce dossier. «La rupture a été très mal vécue par Monsieur… C’est de la jalousie compulsive. Cette volonté de savoir si Madame a refait sa vie. Il s’accroche, ne veut pas la laisser partir».

Pour le ministère public, J.A «minimise les faits de violences… se présente comme une victime et énonce des excuses qui sonnent faux». Un comportement «préoccupant» jugera le Parquet avant de requérir une peine de 8 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans et des obligations de soins, d’interdiction d’entrer en contact avec la victime et l’obligation de participer à un stage de prévention contre les violences faites aux femmes. Après en avoir délibéré, le Tribunal a reconnu J.A coupable des faits qui lui étaient reprochés et en répression l’a condamné à une peine de 8 mois de prison intégralement assortis du sursis. Il lui est également interdit de détenir une arme pendant une durée de 5 ans. J.A devra en outre indemniser la partie civile à hauteur de 2 500 euros pour l’ensemble des préjudices subis par la victime et de 1 000 euros pour les frais d’avocat.

146 femmes tuées en 2019


Les chiffres donnent le vertige. 146 femmes ont péri en 2019 et 90 en 2020 ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Une enquête réalisée en 2019 par la délégation aux victimes rapporte que «le plus souvent, le crime est réalisé à l’aide d’une arme blanche ou d’une arme à feu. Dans 17 % des cas, le décès est consécutif à une strangulation, une situation d’étouffement ou d’asphyxie. Les faits se déroulent en règle générale au domicile du couple ou sur le lieu de vie de la victime. La logique du passage à l’acte, quant à elle, est connue : c’est souvent une dispute ou le refus d’une séparation qui précède le crime». D’autres chiffres s’avèrent particulièrement inquiétants : «41 % des femmes mortes en 2019 sous les coups de leur partenaire avaient subi au moins une forme de violences antérieures, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Parmi elles, 63 % avaient signalé ces faits aux forces de l’ordre [...] Et 17 % des auteurs étaient connus des forces de l’ordre, notamment pour violences conjugales sur la victime».

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