Entretien avec Fabien Olicard, mentaliste

Comment devient-on mentaliste ?
Fabien Olicard : On ne se dit pas « je vais faire du mentalisme ». Dès l’âge de 8 ans j’étais intéressé par les sciences cognitives, l’illusionnisme... Je passais des heures à lire des bouquins. A 10 ans, je lisais des livres sur les ordinateurs alors que je n’en avais jamais utilisé. J’étais intéressé par plein de choses et j’ai pu mettre tout ce que j’avais appris derrière le mot mentaliste. Mais je suis un peu un geek qui a mal tourné car j’avais besoin de contact. Le point de bascule sociale s’est fait au collège quand j’ai découvert l’humour et l’alcool (rires).

* « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération »

Pourquoi y avoir justement associé l’humour ?
Quand j’ai dû réfléchir au métier que je voulais faire, je me suis tout de suite dit que je voulais faire rire les gens. Ça a été assez naturel pour moi de faire du mentalisme avec humour. Et si j’avais essayé d’être sérieux, personne ne m’aurait cru ! Ce qui est difficile, c’est de convaincre les producteurs que ça peut fonctionner. Un jour un gars m’a dit que mon concept ne marcherait jamais auprès du public. Je l’ai invité à l’Olympia l’année dernière ! Je ne pense pas que tous les spectateurs aient uniquement envie de poser leur cerveau en entrant dans une salle de spectacle. Tous les mammifères apprennent en jouant, il n’y a que l’homme qui ne le fait pas. Mon spectacle, c’est 1h30 de one-man show d’humour mais on en sort en ayant aussi appris des choses. Je démontre par exemple qu’on a tous une bonne mémoire en prouvant au public qu’il connaît les 16 premiers chiffres du nombre Pi. C’est un vrai défi de montrer qu’on peut rigoler en abordant ce genre de sujets.

Quelle est votre plus grande inspiration ?
L’humoriste Alexandre Astier est une grande source d’inspiration pour moi. Il nous montre qu’on peut parler de tout, de technique, de science et qu’on peut en rire. Sa pièce de théâtre L’Exoconférence m’a donné le déclic et m’a montré que j’avais le droit de faire ça, même si ça n’allait pas forcément plaire à tout le monde. Mais Alexandre Astier et moi, nous ne sommes que des passeurs, on a rien découvert. Les génies ce sont les gens dont on parle. Et ça me pousse aussi à me renseigner en permanence, à vérifier certaines études car la science ne fait que se corriger. Le public prend parfois ce que je dis comme une vérité absolue. L’écoute des gens te force à une certaine responsabilité.

Dans votre spectacle, vous livrez des astuces. Vous n’êtes donc pas comme un magicien qui ne veut pas révéler ses tours ?
Je ne veux pas me positionner comme un mec « qui sait ». Je veux transmettre. Et je me suis rendu compte que ça n’en était pas moins bluffant. Ce n’est parce que j’explique, que je guide, que le public est moins impressionné. Au contraire. Je le fais beaucoup participer. Je ne veux pas avoir ce rapport déiste du mentaliste. Ce spectacle, c’est un peu comme avoir plein de copains dans mon salon, sauf qu’ils ont la gentillesse de m’écouter (rires) !

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« Singularités », vendredi 4 octobre à 20h au théâtre La Chapelle. Complet.

Qu’est-ce que le mentalisme ?

Le mentalisme est un art du spectacle qui consiste à créer l'illusion de facultés paranormales ou d'une spécialisation dans la maîtrise des capacités mentales humaines (la télépathie, la psychokinésie, l'hypermnésie, clairvoyance, etc.), dans l'objectif de divertir un public. Les mentalistes utilisent différents outils provenant du monde de la psychologie, de la déduction, de l’influence, de la suggestion, du développement de la mémoire et de la visualisation.