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justice
Des parents jugés pour négligences et maltraitance sur leurs enfants

Par Diane Pezeron-Dubois      23 octobre 2023 à 11h48
Un couple de parents comparaissait devant le tribunal, jeudi 19 octobre, pour violences et graves négligences envers leurs six enfants. Tous sont actuellement mineurs.
C’est une affaire qui fait froid dans le dos. Le 4 février 2023, J.G, âgé de 15 ans, se rend à la gendarmerie afin de signaler des violences de la part de son père, I.G et de sa mère A.H sur ses frères et sœurs et lui-même, tous âgés entre 10 et 15 ans. L’adolescent présente plusieurs cicatrices sur le dos et le visage. Le 9 février, les gendarmes pénètrent dans la maison de la famille résidant à Marigot. À l’intérieur, les gendarmes notent «une forte odeur de crasse et une literie très sale». Des détritus et affaires jonchent le sol et s’empilent sur les meubles. Les pièces sont particulièrement insalubres. Une des chambres des enfants n’a pas d’électricité. Lors du rapport, l’adolescent assure que les enfants ne mangent pas à leur faim, «que le père ne leur faisait pas toujours à manger». Pendant l’énonciation des faits reprochés, des photos des enfants circulent parmi les juges, tous sont «très maigres».

Des signalements depuis 2019


Lors de l’audition, la juge lit un rapport effectué par l’établissement où sont scolarisés les six enfants et qui a effectué trois signalements, dont la première remonte à 2019. «Les enfants arrivent très souvent sales», lit la juge à voix haute. «Ils portent les mêmes vêtements plusieurs jours de suite, ils ont des chaussures trop petites». D’après l’établissement scolaire, «les enfants sentaient souvent mauvais et les autres élèves s’en plaignaient. Les enfants étaient peureux ou violents. Certains d’entre eux s’étaient déjà urinés dessus» . À la barre, l’avocate des enfants, maître Julie Martinez de l’association France Victime souligne l’état psychologique préoccupant dans lequel se trouvent les six enfants : «D’après le rapport, tous les frères et sœurs sont régulièrement battus avec un bâton», déclare-t-elle. «L’ainé semble être celui qui a été le plus battu et présente de nombreuses plaies et cicatrices d’âge différent sur le dos et le visage», poursuit l’avocate. «Cela signifie que les violences remontent depuis longtemps», ajoute-t-elle. «Un des enfants utilise régulièrement sa salive pour effacer son ardoise en classe. Un autre cache son visage derrière sa main quand la maîtresse s’approche», poursuit-elle. «Un autre enfant s’est uriné dessus en classe. Quand il est revenu l’après-midi, il n’était pas changé, il sentait encore l’urine. Enfin un des autres enfants avait l’habitude de s’assoir par terre en classe pour travailler», poursuit l’avocate. En ce qui concerne l’ainé, actuellement placé chez une cousine des parents, Me Martinez l’assure : «c’est cette négligence et ces violences qui ont conduit J.G à se rendre à la gendarmerie avec une cousine des parents. C’est un enfant en détresse qui demande de l’aide et qui est très inquiet pour ses frères et sœurs», poursuit-elle. «Depuis qu’il est chez cette cousine, l’ainé est très heureux, c’est un enfant facile», assure l'avocate.

Des parents imperturbables


Accompagnés d’une traductrice, les parents, I.G et A.H nient en bloc tous les faits reprochés. Lorsque la juge lui demande pourquoi un de ses enfants est aussi maigre, la mère répond : «le médecin a dit que c’était normal qu’il soit maigre comme ça». De son côté, le père nie les accusations de violences. «J’utilise un bâton seulement pour leur faire peur», assure-t-il. En ce qui concerne les accusations de négligences, le père assure «faire à manger tous les jours pour les enfants», avant de poursuivre, «je fais le ménage, mais ce sont les enfants qui salissent tout». À la barre, la juge leur montre une photo de la table de la cuisine, submergée d’affaires de toute sorte. «Comment leur faites-vous manger à table avec toutes ces affaires , questionne la juge. «Nous avons une autre table qui n’est pas sur la photo», répondent les parents. Selon eux, les enfants seraient manipulés par la cousine, Mme W. «Elle souhaite nous les prendre», affirment-ils. Ils déclarent également qu’excepté l’ainé, le reste des enfants vit encore chez eux et qu’ils ont changé tout le mobilier de la maison. «Les services sociaux ne sont pas passés depuis», assure le père. Lors de son intervention, le procureur note l’inquiétante réaction des parents, «dans un déni complet», déclare-t-il. «Les enfants doivent aller à l’école avec des vêtements propres et doivent vivre dans de bonnes conditions, c’est le rôle des parents», poursuit-il. «Tout ce que j’ai entendu aujourd’hui ne me convient pas», conclut-il. Ce dernier requiert 10 mois d’emprisonnement pour chacun des parents et demande de refaire un point sur la situation. Autorisés à prendre la parole une dernière fois, les deux parents répètent chacun leur tour : «Donnez-nous une chance de changer». Au terme du jugement, les deux parents ont été condamné à 10 mois de prison avec sursis avec une audience sur intérêts prévue le 19 mars 2024. Excepté l’ainé, les cinq enfants vivent pour le moment encore chez leurs parents.

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