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politique
Législatives : l'interview de Daniel Gibbs

      09 juin 2022 à 18h01
Le premier tour des élections législatives a lieu ce samedi 11 juin aux Antilles. Ce scrutin, dont le second tour se déroule samedi 18 juin, permettra d’élire le ou la député des Îles du Nord pour les cinq prochaines années qui représentera les citoyens de Saint-Barthélemy et Saint-Martin à l’Assemblée Nationale. Les 19 bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h. Nous avons contacté les six candidats pour leur soumettre les mêmes questions. Retrouvez leurs interviews dans cinq articles web distincts et en accès libres sur notre site. Frantz Gumbs n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Si vous êtes élu, vous représentez une voix sur 577 à l’Assemblée nationale. Comment porter la voix des Îles du Nord ?
Mentionner un seul siège sur 577 est un peu réducteur, surtout si aucune majorité claire ne se dessine. Beaucoup de textes, dans l'histoire parlementaire, ont d'ailleurs été adoptés avec une seule voix d'avance ! Il faut penser avec les voix de tous les 27 députés ultra-marins : car les Outre-mer comptent ! Surtout quand on sait qu'il faut seulement 15 députés pour créer un groupe parlementaire. J'espère donc que la voix des Outre-mer en général, et des Îles du Nord, sera entendue lors de l'adoption de chaque texte législatif, et notamment lors du vote annuel du Projet de loi de finances.

Quelles sont vos thématiques de prédilection ?

Je souhaite mettre mon expérience de député et de président de la COM au service de nos territoires, qui ne sauraient rester dans l'angle mort des politiques publiques. L'objectif sera de défendre nos intérêts, notamment financiers, surtout dans le contexte économique actuel : face aux menaces qui émergent, la solidarité nationale doit prévaloir. Pour moi, ce n'est pas un gros mot, et il est malheureusement vrai qu'entre 2017 et 2022, l'État a trop souvent dénié à Saint-Martin cette solidarité, préférant nous surveiller et nous punir. Il faut donc sortir de cette vision infantilisante des Outre-mer. Je suis prêt, dans cette logique à travailler en bonne intelligence avec l'exécutif de la COM.

Le bilinguisme à l’école est un sujet important. Comment allez-vous le porter ?
C’est un atout dans notre contexte régional hyper-compétitif. C'est un sujet que j'ai défendu en tant que président de la COM : j'ai demandé à ce que l'anglais saint-martinois soit reconnu comme une langue régionale, à l'instar des différents créoles francophones. Cette reconnaissance aura des répercussions au niveau de l'Éducation nationale, en termes de programmes et de moyens dédiés. J’ai obtenu, non sans mal il y a quelques années, qu'un vice-rectorat soit implanté à Saint-Martin. Il faut aller encore plus loin ; mais cela passera aussi par une réflexion sur l'attractivité de nos territoires, en particulier et termes de logements des enseignants.

Quels sont vos dossiers prioritaires pour la commission des Outre-mer ?
La délégation Outre-mer monte en puissance. Il faudra continuer dans cette voie. Je demanderai à siéger au sein de la commission des lois, ce qui me permettra d'agir encore plus efficacement lorsque le sujet de la modification des lois organiques abordé. Je pense qu'il faudrait que tous les 2 ou 3 ans, une loi d'actualisation du droit des Outre-mer soit discutée à l'Assemblée et au Sénat, afin de toiletter nos textes statutaires et de procéder aux adaptations nécessaires s'agissant des "grandes lois".

Avec l’appel de Fort-de-France, certains territoires ultramarins voudraient obtenir plus d’émancipation. Qu’en pensez-vous ?
C’est une initiative salutaire, de bon sens. Il ne s'agit pas d'aller vers je ne sais quel "grand soir statutaire". Il ne faudrait pas que l'on aboutisse vers une autonomie à la polynésienne. Ce qui impliquerait, entre autres, un SMIC local et plus bas qu'en métropole et dans les DOM, la fin de la péréquation tarifaire de l'électricité (et donc le triplement de la facture EDF de nos concitoyens) et la diminution des prestations sociales. Je note d'ailleurs, avec satisfaction, que la déclaration de Fort-de-France insiste sur l'égalité des droits. Il ne faut donc pas aller vers une "autonomie largage", mais, au contraire, vers davantage de respect, de la part de l'État, des élus locaux et des spécificités territoriales.

Présentez-nous votre suppléant.
Thomas Gréaux est une jeune Saint-Barth de 30 ans qui a fait le choix. C’est un jeune homme brillant, ingénieur en bâtiments et travaux publics, diplômé de l’ESTP, entrepreneur, et, depuis deux années, président de la Chambre économique multi professionnelles de Saint-Barthélemy. Dans cette dernière fonction, il apporte un souffle nouveau ; à la fois par sa vision d’une nouvelle manière d’aborder le développement économique sur de petits territoires vulnérables comme les nôtres, mais aussi par la cohésion engagée avec les acteurs de l’île.

vendredi 01 mars 2024

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