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justice
Deux hommes jugés pour agression sexuelle à Saint-Barthélemy

Par Juliette Leclercq      23 mars 2023 à 17h58
Jeudi, le tribunal correctionnel jugeait une affaire d’agression sexuelle commise en réunion qui s’est déroulée en 2020 à Saint-Barthélemy. Le délibéré sera rendu le 27 avril.
Le soir du 5 septembre, une jeune femme qui travaille sur l’île rejoint une fête. «Je me souviens avoir bu trois verres», explique-t-elle à la barre. «Après, je n’ai plus aucun souvenir». Quelques brides lui reviendront dont une scène où elle explique avoir été tenue par un homme pendant qu’un autre tentait de la pénétrer. «Je leur ai dit d’arrêter, que ça me faisait mal».

UN ÉTAT DE CHOC POST-TRAUMATIQUE


Au petit matin, c’est sa voisine qui la re- cueille, manifestement en état de choc. Une amie médecin constate des hématomes sur ses bras et jambes. Une plainte est déposée quelques semaines plus tard. «J’ai été très mal reçue par la gendarmerie», affirme la victime qui a par ailleurs reçu une lettre d’excuse par la suite de la hiérarchie. La jeune femme affirme avoir été droguée. Les analyses toxicologiques ne révèleront que quelques traces de cannabis. L’examen gynécologique ne montrera pas non plus de traces de lésions vaginale et anale. Cependant, les expertises psychiatriques font état d’un traumatisme. «Deux jours plus tard, j’ai souffert d’une infection urinaire dont la bactérie était d’originale intestinale», rappelle la victime qui a souffert de douleurs anales pendant dix jours.

«MA CLIENTE A FAIT PREUVE D’INSTINCT DE SURVIE EN SE TROMPANT DE MAISON»

Seul l’un des deux prévenus était présent à l’audience, le second a déménagé à l’étranger. Durant leurs auditions, ils ont tous les deux confirmé avoir eu un rapport sexuel avec la jeune femme. Mais consenti, affirment-ils. Selon celui qui était présent, c’est elle qui aurait engagé une démarche de séduction. Des allégations remises en doute par l’enquête de personnalité, car l’ensemble des proches de la victime l’ont décrite comme quelqu’un de très timide et froide, voire associable. Un épisode troublant a retenu l’attention des débats : au cours de la soirée, la jeune femme aurait proposé aux deux hommes de se rendre chez elle. Une fois sur place, les deux hommes se sont rendu compte qu’ils étaient en fait entrés chez un inconnu. Interrogé par les gendarmes, ce témoin a décrit la victime comme titubante et délirante et qualifié les deux hommes de polis. Le trio s’est ensuite rendu au domicile de l’un des prévenus où le maillot de bain de la victime a été retrouvé.

«Ce dossier m’a fait prendre la mesure du parcours du combattant des victimes de violences sexuelles», a indiqué Me Tillard, qui représente la partie civile. «Ça a été un véritable chemin de croix et cela ajoute au traumatisme de madame». Selon elle, «ma cliente a fait preuve d’un instinct de survie inconscient en se trompant de maison». L’avocate a ensuite rappelé les déclarations des prévenus qui ont affirmé «avoir été chercher de l’huile d’olive, car ils n’arrivaient pas à la pénétrer, car elle était sèche. C’est complètement sidérant». Enfin, Me Tillard souligne que «certaines drogues ne ressortent pas dans les analyses» et affirme «que les prévenus ne se remettent absolu- ment pas en question».

3 ET 4 ANS DE PRISON REQUIS


Selon le vice-procureur, trois éléments per- mettent de montrer que la victime n’était pas consentante et que les prévenus pouvaient en avoir conscience. «Le premier concerne la consommation d’alcool manifestement excessive qui a altéré son comportement». La jeune femme aurait effectivement consommé de grandes quantités d’alcool au cours de la soirée, mais «n’en a aucun sou- venir». Le ministère public évoque égale- ment le témoin dont la maison a été visitée. «Elle ne savait plus ce qu’elle faisait et l’un des prévenus s’est excusé auprès de l’habitant. C’est donc qu’il avait conscience qu’elle était confuse».

Enfin, le vice-procureur cite également le recours à l’huile et la présence de bleus pour affirmer «qu’elle n’était pas consentante. Ils auraient dû s’en rendre compte». Pour le prévenu absent, il a requis 4 ans de prison, dont deux ans assortis du sursis probatoire. Pour le second prévenu, il a requis une peine de 3 ans de prison dont deux ans assortis du sursis.

«J’entends la souffrance de la victime», a déclaré l’avocate des deux prévenus. «Mais nous n’avons aucune trace de drogue. Ma- dame n’a pas l’habitude de boire et a peut- être mal géré les effets. Il n’y a pas non plus de trace de pénétration». Selon l’avocate, rien ne permet d’être certain que ses clients ont agressé la victime. «Il n’y a que des présomptions, mais aucun élément probant». Le délibéré sera connu le 27 avril prochain.

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