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Risque tsunami : une vague menace

Par Grégory Rohard      16 mars 2021 à 14h03
Caribe Wave est un exercice régional et international qui plonge tous les ans les îles des Antilles dans un ou plusieurs scénarios d’alerte tsunami. Il a pour objectif de sensibiliser les populations et de tester la réactivité des services de l’Etat et de la Collectivité. Cette année l’exercice a eu lieu le 11 mars dernier, mais localement, l’information n’a pas été relayée.
Selon l’exercice grandeur nature mené le 11 mars dernier, l’île de Saint-Martin a été confrontée au plus grand cataclysme de son histoire. A 10h00 ce jour-là, un séisme de 8,5 sur l’échelle de Richter se produisait à une centaine de kilomètres au nord-est des îles du nord. L’épicentre était localisé à 25 km de profondeur. Les dégâts sur le bâti sont d’ores et déjà considérables mais un plus grand danger guette la population. Un tsunami généré par le séisme est identifié par les réseaux caribéens de sismographes et de marégraphes. L'alerte est relayée par le service d'alerte aux tsunamis basé aux États-Unis (Pacific Tsunami Warning Center, PTWC) et remonte vers les services de Météo France. Les préfectures des collectivités sont informées de la situation. Moins d’une demi-heure après l’émission des alertes, une première vague s’abat sur le littoral de Saint-Martin.

Tel est le scénario catastrophe imaginé cette année par la Commission Océanographique Intergouvernementale (IOC) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Un exercice coordonné avec l’Administration Nationale Américaine des Océans et de l’Atmosphère (NOAA) et les organisations régionales responsables de la gestion des situations d’urgence dans les Caraïbes. En 2020, 44 États membres et territoires ont participé à cet exercice, avec un total de 4 622 personnes engagées. L’occasion de tester la diffusion des messages d’alerte tout au long de cet exercice également destiné à sensibiliser la population au risque des raz-de-marée. C’est dans ce cadre que le 11 mars dernier, en Martinique et Guadeloupe, un communiqué de presse a été envoyé, par mail, aux médias et un message a été posté sur les réseaux sociaux et sur le site internet de la Préfecture comme une piqûre de rappel. «Les entraînements réguliers, tant pour la population que pour les communes et les services de l’État, permettent de mieux préparer l’île à affronter des évènements climatiques majeurs», indiquait hier la Préfecture de Martinique sur son compte Facebook. A Saint-Martin cette année, aucune communication n’a été relayée. Le risque est pourtant bien présent.

De la fiction à la réalité


Fin 2005, le Ministère français de l'Ecologie et du Développement Durable a mis en place une série d'actions destinées à réduire la vulnérabilité de la France face au risque sismique. Ces actions sont rassemblées dans le cadre d'un programme national de prévention du risque sismique, intitulé «Plan Séisme». Ce plan intègre un chantier sur la «prévention du risque de tsunami». Une mission confiée au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) qui a mené des études préliminaires pour caractériser cet aléa aux Antilles. Dans ce cadre, 8 scénarios susceptibles de générer des tsunamis pouvant impacter les côtes des Antilles françaises ont été étudiés. Parmi les sources « tsunamigènes » proches, les séismes associés à la zone de subduction mais également l’activité volcanique ou encore les glissements de terrain. En 2003, 2004 et 2006, les éruptions de Montserrat et un séisme aux Saintes ont généré en moins d’une dizaine de minutes des tsunamis avec des vagues atteignant jusqu’à 2 mètres en Guadeloupe mais occasionnant des dégâts limités. Pour autant, des événement géologiques plus lointains sont potentiellement à même de générer des vagues destructrices sur le littoral de l’arc antillais. Des vestiges du tsunami historique qui a succédé au célèbre séisme de Lisbonne (1755) auraient été notamment identifiés en Martinique par des archéologues et des géophysiciens. Pour nombre de scientifiques, la question n’est pas de savoir « si » mais « quand » un nouvel événement d’une envergure significative se produira. Aux Antilles françaises, au moins 180 000 personnes sont exposées au risque de tsunami.

Saint-Martin : les sites refuges


Pour des raisons historiques, économiques et géographiques, les principaux espaces habités se concentrent sur le littoral de l’île où vit aujourd’hui une majorité de la population. Des zones particulièrement exposées au risque de submersion et de fait aux tsunamis. Pour prévenir les populations des risques qu’elles encourent et les aider à identifier rapidement des zones refuges en cas d’événement, l’UMR GRED (Université Paul-Valéry Montpellier III) a mis en ligne des cartes interactives. Le projet intitulé « Exploit », soutenu financièrement par la Fondation de France, a pour objectif de planifier les évacuations, dernière étape du système d’alerte tsunami. Plus de 300 plans à l’échelle des Antilles françaises ont été produits. A l’aide d’un système d’information géographique et d’un algorithme de calcul, les chercheurs ont identifié et matérialisé les plus courts chemins vers les zones refuges. 22 plans concernant Saint-Martin ont été réalisés et 36 zones refuges ont été répertoriées. La zone à évacuer correspond à la tranche d’altitude 0-10 mètres. «Elle majore les différents scénarios de submersion modélisés pour la région. Par ailleurs, elle englobe les amplitudes historiques recensées sur les côtes des Antilles françaises», indiquent les chercheurs.

Distance et temps pour se mettre à l’abri


Ainsi il vous faudra environ 28 minutes pour parcourir à pied les 2,1 km qui séparent la rue Lady Fish de Sandy Ground du site refuge le plus proche, située à proximité du Fort-Louis sur les hauteurs de Marigot. Comptez approximativement 13 minutes si vous habitez à la Baie Nettlé, ou encore 6 minutes si vous habitez dans le centre de Marigot. A la Baie Orientale, le site refuge le plus proche est distant de 622 mètres de la plage et se situe à une altitude de près de 16 mètres au-dessus de la mer. 8 minutes, c’est le temps estimé pour s’y rendre à pied. Comptez également 9 minutes si vous résidez au cœur du village de Grand Case. Il est à noter que les temps de parcours sont donnés à titre indicatif et que ces derniers sont susceptibles d’évoluer à la hausse en fonction des perturbations rencontrées en chemin.

Info


Des informations consultables en lignes sur le site
https://exploit.univ-montp3.fr


Risque tsunami : les consignes de sécurité


Un tsunami se propage en eau profonde avec une vitesse pouvant dépasser les 800 km/h. Les vagues d’un tsunami peuvent être espacées de quelques minutes, mais aussi s’échelonner sur plusieurs heures. Selon la distance à parcourir, le délai d'arrivée de la première vague peut varier de quelques minutes à plusieurs heures. Un séisme de forte intensité ou prolongé est un indicateur qu'un tsunami a pu être généré et peut arriver rapidement sur les côtes. En effet, si les secousses sismiques sont fortement ressenties et ou prolongées, il est probable que la source tsunamigène soit proche. Cela laisse donc peu de temps pour l'évacuation. Cependant, d'autres signaux naturels existent, il est important de savoir les reconnaitre :
- une élévation anormale ou un rapide retrait de la mer,
- un bruit étrange ou un grondement semblable à celui d’un train venant de la mer.

Consignes individuelles de sécurité en cas de tsunami
Pour les tsunamis d’origine proche, si vous ressentez une très forte secousse dans une région à risque :

• Gardez votre calme ;
• Si vous êtes sur la plage, sur le littoral, quittez les lieux à pied et réfugiez-vous sur les hauteurs ;
• Restez à l'écart des rivières qui se jettent dans l'océan et loin de la plage et du littoral ; • Attendez au moins une heure pour regagner votre destination ;
• Ne touchez pas les fils électriques tombés à terre ;
• Evitez les appels téléphoniques, utilisez les SMS pour ne pas saturer les réseaux téléphoniques.

En cas d’alerte émises
• Gardez votre calme ;
• Mettez-vous à l’abri ;
• Respectez les consignes de sécurité qui vous sont transmises par les autorités ;
• Obéissez aux ordres d’évacuation ;
• N’attendez pas le dernier moment pour évacuer les lieux ;
• Si vous devez quitter l’entreprise, et si vous en avez la maîtrise, débranchez tous les appareils électriques, coupez l’eau et l’électricité au compteur.

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